La Microélectronique verte, clé d’un futur technologique plus vertueux

Alors que l’industrie de la microélectronique a révélé de nouveaux enjeux et prise de conscience en termes d’impacts environnementaux, la Formation Pro de Grenoble INP – UGA, partenaire du projet européen GreenChips-EDU s’investit du sujet, en développant une nouvelle formation en Micro-électronique verte dont le lancement est prévu pour l’été 2025.

Une formation en Microélectronique verte arrive bientôt à la Formation Pro !

Penser la microélectronique de demain, c’est pouvoir entamer une réflexion sur le développement d’un processus de production moins consommateur de ressources et de métaux rares.

La Formation Pro de Grenoble INP – UGA, partenaire du projet européen GreenChips-EDU développe en ce sens une nouvelle formation en Micro-électronique verte, prévue pour l’été 2025.

Cette formation courte sera éligible au Compte Personnel de Formation (CPF) et visera à sensibiliser les entreprises sur les enjeux environnementaux, sociétaux et économiques qui se cachent derrière la transition écologique de ce secteur, pour les aider dans leur feuille de route.

Marie-Anne le Dain, Directrice du Département Formation Pro de Grenoble INP – UGA, explique qu’il existe « le besoin d’une formation orientée action pour aider les entreprises à identifier les enjeux spécifiques de soutenabilité dans ce secteur, selon leur position dans la chaine de valeur, et ainsi définir des actions adaptées avec une vision systémique. En effet les impacts ne sont pas à traiter de la même façon selon que l’on soit intégrateur fondeur ou concepteur de cartes.
»

 

Focus sur le projet GreenChips-EDU

En 2022, l’Union européenne prend l’initiative de relocaliser la production de composants microélectroniques sur son territoire. Le « European Chips Act »(1) met en place des budgets de plusieurs millions d’euros dans la construction de nouvelles usines de semi-conducteurs, mais aussi dans la formation de personnels qualifiés —techniciens comme ingénieurs— spécialisés dans les microélectroniques. Via des outils numériques, l’UE souhaite mettre des cours à disposition des étudiants en formation ingénieur, mais aussi des Certificats Européens à destinations des professionnel.le.s diplômé.e.s.

Le projet GreenChips - EDU répond à un double enjeu : d’une part former des futur.e.s ingénieur.e.s, managers, ou professionnel.le.s en activité en vue d’améliorer l’industrie microélectronique en Europe, et d’autre part, rendre plus durable les processus de fabrication sur toute sa chaîne de valeur.

Ce projet est coconstruit en collaboration avec 6 universités partenaires(2), basées sur 7 pays différents, dont la France fait partie. Mais il rassemble également plusieurs industriels, des centres de recherche, une association et un institut technologique.

« En septembre, on lance un premier module test à Grenoble INP - UGA sur le ''Sustainable Design based on Advanced VLSI Nanoelectronics(3)'' . Nous sommes les premiers à commencer. » nous explique Panagiota Morfouli, enseignante-chercheuse et cheffe de département en microélectronique à Grenoble INP - UGA, ainsi que l’une des porte-paroles du projet pour Grenoble INP - UGA. « Il sera suivi en présentiel par nos étudiants dans une salle ici [à Grenoble INP – Phelma, UGA], et en simultané par quarante étudiants de Politecnico di Torino. En même temps, le cours sera enregistré [afin] d’être mis sous forme de séquences vidéo intégrées à des Powerpoint contenants explications et exercices. » pour un suivi en autonomie par des étudiants ou des professionnel.le.s intéressés par la thématique.

À travers ces modules, les futur.e.s ingénieur.e.s se confronteront à plusieurs problématiques de soutenabilité, tels que « comment concevoir des circuits imprimés en diminuant la consommation énergétique une phase d'usage » ou encore « comment améliorer la respirabilité́ des composants ».

Avec le soutien de l’Union Européenne et de porteurs de projets comme GreenChips-EDU, le développement de la microélectronique verte est désormais loin d’être une utopie. Renforçant la compétitivité de l’Europe face aux autres continents, ce projet rapproche également les acteurs impliqués au niveau international. In fine, il pose les premières pierres pour un développement technologique plus respectueux de notre environnement, mais aussi plus durable sur le plan économique et social.

 

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Panagiota Morfouli, enseignante-chercheuse en physique et microélectronique

Après une formation initiale en Physique, Panagiota Morfouli s’est spécialisée au travers d’un doctorat dans la microélectronique. Au poste de professeure associée pendant près de 11 ans à l’INPG, elle obtient par la suite une habilitation à diriger des recherches dans ce domaine en 2001.

Depuis, Panagiota Morfouli travaille en tant qu’enseignante-chercheuse à Grenoble INP – UGA, pour l’école Phelma. Elle s’investie également de sujets autour de son domaine, comme le projet GreenChips-EDU pour lequel elle est devenue porte-parole au nom de Grenoble INP-UGA, et participe à la création de nouvelles formations pour le département Formation Pro de Grenoble INP - UGA.



 

(1) : Le European Chips Act, ou « Règlement européen sur les semi-conducteurs » en français, vise à « [renforcer] la souveraineté technologique, la compétitivité et la résilience de l’Europe et [contribue] aux transitions numérique et écologique. » (Règlement européen sur les semi-conducteurs. (s. d.). Bâtir L’avenir Numérique de L’Europe. https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/european-chips-act)

(2) : On y retrouve TU Graz (Autriche), CUAS (Autriche), Grenoble INP – UGA (France), l’IUT de Valence (France), Politecnico di Torino (Italie), TU Darmstadt (Allemagne), IST (Portugal), Uni de Lisboa (Portugal), UPC (Espagne) – faisant partie du consortium Unite! – et le Belgrade Institute of technologie (Serbie).

(3) : En français, « Conception Durable fondée sur l’intégration à grande échelle des microélectroniques avancée »